L'arrière de la ferme - 2004

Autrefois appelée « cense du Petit Pihot » (probablement en référence à une mare située non loin de là, comme sa grande voisine de Parfondvaux, la ferme du Pihot), cette belle ferme est bâtie à mi- pente, le long de la rue des Châteaux reliant le Mosty (centre du village de Saive) à Cahorday (et ses châteaux des Comtes de Méan et de Bellaire-La Motte).

histoire

Jean Lemlyn et un groupe d' ouvriers agricoles et de militaires vers 1939

L'ancien portail d'entrée avant son rehaussement

Cette ferme fut édifiée de 1684 à 1686 si l’on en croit les dates apposées à divers endroits des bâtiments. Elle a appartenu à l’origine (XVIIes.) à la famille Fléron. Celle-ci fut durant de longues années en rivalité avec la famille Monsen au sujet de la juridiction de Saive (De nombreux procès l’attestent de 1601 à 1629). De 1665 à 1670, Arnould de Fléron fut mambour et tenant de l’église de Saive et de 1688 à 1690, bourgmestre de Saive. Il participa notamment à la décision de démolir l’église de Saive pour en construire une nouvelle.
Par la suite, le bien devint propriété de la famille Méan. Dans les archives du fonds français (1794-1815 - Archives de l'Etat de Liège), elle est mentionnée comme « la ferme de Madame de Méan, nommée le petit Patris, ferme construite en briques et pierres composées de deux places et un lavoir en bas et trois chambres avec de bons bâtiments ruraux ». La locataire se nomme Jeanne Catherine Labeye, veuve Troisfontaine. Cet endroit est cadastré en 1809 sous le nom « le petit Pihot ».

La ferme (son annexe voisine précisément) servit de point de chute à la résistance locale durant la deuxième guerre mondiale. La famille Lemlyn, dernier exploitant, l'occupa jusque dans les années 1980. Ensuite, un nouvel acquéreur va radicalement changer l’affectation du domaine, le convertissant un temps en club de tennis. Si quelques annexes ont été démolies pour faire place aux terrains de sports, dans l'ensemble, la reconversion fut plutôt réussie.

La ferme est classée depuis août 1989. Le corps de logis a depuis été restauré.

Sources :
Micheline Demars-Housset, Saive au XIXe s. sous le régime français, Editions de la Province de Liège, 2014
Dessin du blason de la famille de Fléron : Charles Demars