Jusque dans les années 1950, entre la ferme des Hospices (chez Otten, non loin de Tignée) et le vieux château, il y avait une source se déversant dans le petit ruisseau des Fosses (Appelé aussi « ruisseau des Claires Fontaines »).
Elle était surmontée d'un bélier (dispositif de pompage surnommé « tic-tac ») et ceinturée d’un mur en briques.
Une grille métallique munie d’un cadenas fermait ce petit enclos de peur d’un acte de malveillance. Il faut dire que cette source alimentait en eau potable(1) la ferme du vieux château (chez Volders).
Le trop-plein de cette source s'écoulait dans un caniveau(2) fait de gros moellons et de mortier. Il était encore visible vers 1958-1960.
Ce lieu était connu sous le nom énigmatique de vieille prison. Les anciens mentionnaient avoir connu à cet endroit(3) une construction plus imposante bâtie en pierre qui était précédée d’un puits profond du même type que celui du château, qualifié d’oubliette en référence à la prison.
Il y a de nombreuses années, madame Mabille(4) avait raconté à Edith Neicken lors de leur dernière visite au vieux château qu’un souterrain avait bel et bien existé, partant de cette vieille prison et aboutissant près du mur d'enceinte en partant de la chapelle vers le donjon, après le puits(5).
Durant les années de guerre [1940-45], ne partant plus en excursion à l'extérieur, nous étions allés visiter le vieux château avec madame Maréchal (née Maria Fassotte) guidés par Nicolas Volders (Père, deuxième du nom) qui nous avait expliqué l'existence de ce souterrain.
Nous étions entrés dans la tour, avions gravi l’escalier à droite de la porte d'entrée jusque la première fenêtre puis le palier. Nous y avions vu un morceau de plancher [du premier étage] allant jusque la façade donnant sur le Grand Moulin. Monsieur Volders nous avait expliqué comment son papa avait pu placer sa grande échelle pour aller planter les quatre drapeaux en haut de la tour après l'armistice de 1918. Les quatre hampes y restèrent pendant des années.
Traversant la colline, un chemin de campagne reliait les fermes Otten et Volders. Il était creusé par le passage fréquent d’impressionnants chevaux de labours utilisés pour les travaux agricoles. Ce chemin partait à droite de la ferme Otten, coté terre du Frumhi, longeait la prairie spéciale poires clappes favorites et poires de curé, pour arriver à l'entrée de la ferme Volders. Il passait au-dessus du thier des Sots dominant l’ancienne ferme Gilson au Frise(6).
(2) Les Otten comblèrent ce caniveau puisque la source entre temps s'était tarie.
(3) Les descriptions sont très imprécises. Certains prétendent que ce lieu-dit « vieille prison » se situerait plus bas en direction du château. A ce jour, aucune trace cadastrale ou dans les archives de la seigneurie (notamment dans les registres de la Cour de justice de Saive) ne mentionnent de construction le long de ce ruisseau (De prison non plus d’ailleurs !).
(4) ex-Mme Bertholet, née Maria-Jeanne Ruwet.
(5) Si on prend à la lettre cette description, on arrive soit face au trou au bas de la poterne du mur Est ou soit face à l’entrée de la tour ronde (surnommée également « oubliette » ! et vidée en 2013 par les Compagnons du Vieux Château jusqu’à une profondeur de 5m.). Rappelons également qu’une tranchée bien plus basse que la haute-cour fut réalisée dans la colline vers 1905, pour aménager le chemin d’accès actuel, sans apparemment rencontrer la moindre construction souterraine.
(6) Privatisé, ce chemin existe toujours sur le haut de la colline.