Avant, pendant et après la grande guerre, au lieu de faire des cartes ou des lettres comme faire-part de décès, aussi bien pour les funérailles religieuses que civiles, on faisait appel au crieur public. Ce fut pendant quelques années Thomas Lacroix, grand-père de Thomas Loxhay. Son métier était boulanger.
Il avait épousé Alphonsine Rensonnet de Barchon. Il laissa sa place à Hadelin Jonlet qui vivait avec ses deux fils à la Haute-Saive, près de la cour des demoiselles Degueldre.
Celui-ci était grand amateur de pèkèt ! Quand il arrivait, lors de ses tournées dans le village, près d'un pâté de maisons ou une cour comme chez mes parents, il commençait ainsi en Wallon si c'était religieux :
- O fé priy à chervisse ê à l' étérmint d' â Môrtin Dupont pô mârdi ou mêrkidi â dih êures à l'église dî Saive, rèyimi al mohone mortuaire â nouf êures et meye es Mousset al Tesny ô deû (Je prie pour l'enterrement de Martin Dupont mardi ou mercredi à dix heures à l'église de Saive, réunion à la maison mortuaire à neuf heures et demi au Mousset, à la Tesny, au numéro 2).
- Pô les visites al vespreye si possîpe ! Mèrci (pour les visites le soir si possible, merci).
- Bon Diu l'âme de trépassé Hadelin ! Mèrci Poldine ou une autre ! (Que Dieu aie l'âme de notre regretté Hadelin, merci Poldine ou une autre !).
Des petits boulots qui mettaient du beurre dans les épinards, ou plutôt du pèkèt dans les gosiers asséchés !!