description de la ferme
Il s'agit d'une exceptionnelle bâtisse dont les parties les plus anciennes remontent au XVI°s.
De forme carrée, elle enserre une grande cour accessible au sud par un portail d'entrée construit en partie sous le corps de logis.
Celui-ci légèrement surbaissé possède deux niveaux remarquablement aménagés et disposant d'imposantes ouvertures équipées de meneaux ou croisées en pierres calcaires (certaines en tuffeau) aux montants harpés typiques de l'architecture mosane des XVI° et XVII°s. Les soubassements sont en grès du pays et les murs en briques. Les toitures sont couvertes de tuiles.
La cour intérieure offre une grande diversité de formes allant du rappel des façades extérieures (corps de logis) aux bâtiments de ferme proprement dits. Ils présentent une variété de détails notamment dans le traitement des encadrements de baies et des portes cochères. Le haut des murs (remaniés à la fin du XIX°s.) est harmonisé par un quadruple bandeau courant sur les quatre côtés. La partie Est est fortement dégradée par diverses interventions récentes. L'aile Nord n'est plus que ruine.
Plusieurs dates sont présentes sur les façades de cette cour :
- A l' Ouest, une pierre gravée - R D OLI DE SAIVE 1629
- A l' Est, sur le bandeau supérieur - 1663
- Au Nord, en haut de la porte cochère, les ancrages forment le millésime 1620
La ferme possédait une petite chapelle disposée au premier étage de l'aile Sud, au-dessus de la salle commune du censier. L'entrée de celle-ci possède une étonnante baie soutenue par deux colonnettes. Citée durant les XVII° et XVIII°s., elle existait encore en 1821 mais fut désaffectée peu après. Un inventaire de 1783 mentionne divers objets cultuels lui appartenant dont des reliques et une pierre d'autel (restituée à l'évêché de Liège).
Les bâtiments évoluèrent au gré des époques et des besoins. Ainsi à la fin du XIX°s., la ferme est agrandie par la rehausse des granges et les toitures sont couvertes de tuiles. Le corps de logis n'y échappe pas. Les vitraux plombés sont remplacés par des vitrages. Les vieilles cheminées en pierre et l'ancien escalier sont supprimés pour moderniser l'habitat.
Le XX°s. ne sera pour les bâtiments qu'une longue agonie. Depuis le départ des derniers agriculteurs et malgré le classement de la ferme et du site l'entourant en 1986, le bien n'a cessé de se dégrader.
Aujourd'hui cette magnifique ferme, isolée au milieu de lotissements toujours plus denses, se meurt faute de nouvel acquéreur.
Au pied de la ferme se trouvait une zone marécageuse dont la faune et la flore étaient d'une grande diversité. Tout cela est en voie de disparition.