Peu avant la deuxième guerre mondiale, l'ancienne maison communale avait un accès vers l'arrière et l'entrée du jardin de l'école. Dans ce prolongement, il y avait la gardienne de Madame Bertholet-Ruwet et les première et deuxième de Madame Maréchal. Après ce bâtiment nous arrivions dans les deux grandes cours séparées par une grille. Les nouvelles classes étaient dans la continuité de la maison de Mme et M. André. La classe de Madame André-Brecht était au premier de la vieille maison communale (cinquième et sixième années filles) et les garçons de cette promotion étaient chez M. André, au rez-de-chaussée. Monsieur avait les troisièmes et quatrièmes mixtes comme Mme Maréchal et Bertholet (Nous étions séparés à partir de la cinquième année). Catherine Rikir Mors avec ses deux fils Joseph et Guillaume, s'occupaient de l'entretien de l'ensemble des bâtiments.
Monsieur André avec ses grands et tout le matériel adéquat avaient entrepris d'aménager ce jardin en potager. Ils débutèrent par un désherbage, nettoyage, bêchage et ensuite plantèrent des pommes de terre. M. Kohlen avec ses garçons suivirent en ensemençant divers légumes et plantant quelques arbustes pour en faire un vrai potager. Les grands taillèrent les groseilliers et autres arbres fruitiers et ils créèrent des sentiers. Tous ensemble ils entretinrent ce jardin.
Tout cela se faisait par temps clément pendant que les filles se rendaient au cours de couture, tricot, crochet et autres. Quant aux grandes de chez Mme André, elles avaient créé une espèce de pré-école ménagère, apprenant à préparer les légumes produits par le jardin. Elles firent de la soupe, des confitures, des pâtisseries, bref tout ce que la plupart de nos mamans et grands-mères avaient l'habitude de faire pour, comme on disait à l'époque, savoir bien tenir son ménage.
Quand l'exposition de fin d'année arriva, les parents découvrirent le résultat de tout ce labeur notamment des fruits et des légumes en bocaux stérilisés. Une bénédiction pour affronter les hivers très rudes de l' époque.
Suite à la mobilisation et à la guerre, tout a été abandonné.