Carte de la ligne Liège-Barchon-Fouron-le-Comte I scrollez pour zoomer
De Jupille à Bellaire
A partir de Jupille et les usines Lochet, le tracé de la voie unique quitte l’agglomération liégeoise. Il entame sa montée vers le village de Bellaire en serpentant dans la vallée du Fond de Coy via quelques lacets et de longues boucles pour diminuer les pentes au maximum. Les travaux sont titanesques. Les terrassements vont nécessiter une armée d’ouvriers travaillant à la pelle et à la pioche.
Une halte technique est aménagée à l'extrémité d'une longue ligne quasi droite au pied de la colline des Houlpais, dans la première épingle à cheveux. Elle dispose notamment d’un réservoir à eau servant à réalimenter la machine à vapeur.
Autre dispositif qui aurait pu avoir une utilité vitale, une aiguille de déraillement est aménagée au bas de la descente de Bellaire. Elle mène à un bout de ligne « morte » en rampe opposée.
Le tram emprunte ensuite la rue de l’église puis la rue Hubert Léonard. L'église Notre-Dame de la Visitation est frôlée par la voie vicinale assez encombrante dans sa traversée du cœur de ce petit village.
Caractéristique propre à cette ligne rurale au-delà de Jupille, elle va s'effectuer en dehors des routes et des chemins.
Ainsi, quittant Bellaire, la voie monte vers Saive en ondulant à travers de nombreux vergers, de part et d'autre de la rue des Sauvages Mêlées.
A l’intersection de la rue Champ du Pihot, un arrêt et un petit dépôt sont implantés. Cette halte est nommée « Queue-du-Bois » bien que très éloignée de ce village, grand oublié de la ligne vicinale.
En traversant cette rue Parfondvaux à l'approche du centre du village, la voie forme une longue courbe derrière la propriété Delfosse. Elle mène à la place Mosty devant l’église Saint-Pierre.
Le village de Saive se montre d’emblée très favorable au projet de tramway vicinal. La Commune souscrira pleinement à sa création et son développement (notamment à son électrification dont les travaux dans sa traversée, débuterons en 1939).
Sur la nouvelle place Mosty (créée pour l’occasion), est implanté l'arrêt Saive-village. Le 1er juin 1901, le correspondant local du journal « Combat » suggère que la S.N.C.V. y installe une aubette pour les voyageurs, ce qui sera réalisé en 1903.
Le creux de la vallée du ruisseau Sainte-Julienne, au pied du vieux château, est atteint via un site propre débutant à l’arrière de l’école communale de Saive et surmontant la route du Grand Moulin. Deux ponts permettent le franchissement de la rue du Frise puis l’antique voie du Meunier (aujourd’hui disparue).
Au-delà, des travaux conséquents seront menés entre 1896 et 1898 pour permettre le franchissement de la vallée du haut d’un talus imposant débutant derrière l’ancienne laiterie Ruwet. Celui-ci sera percé d’un long tunnel permettant au ruisseau Sainte-Julienne de passer sous la ligne vicinale.
Cette vallée traversée, La voie rejoint le lieu-dit « La vieille foulerie » où elle se raccorde à la voie stratégique édifiée fin des années 1880.
Ce petit chemin de fer militaire avait été construit pour acheminer les matériaux de construction vers notamment les forts de Barchon et d’Evegnée (P.F.L.) lors de leur édification (1888-1891). Il débutait à La Xhavée pour ensuite, via Rabosée, descendre au bas de La Sarthe pour former une épingle à cheveux au
pied du vieux-château
pour remonter sur Les Heids.
L'arrivée à Barchon
Bénéficiant ainsi de terrassements déjà réalisés, le tram, après un arrêt à Chefneux, se présente à Barchon (carrefour Maréchal, à côté de la ferme Delnooz) où, dans un premier temps, une halte-terminus est aménagée. Celle-ci est équipée d’une déviation avec aiguillage le long de la route de Housse pour le croisement des convois (la ligne étant à voie unique) et d’un petit dépôt (avant sa prolongation vers Blegny en 1906).
Le premier tramway vicinal est arrivé à Barchon le 14 juillet 1898, une heure après son départ de la Passerelle (Quai des Pêcheurs), en parcourant 13,768 km exactement. Les prix des premiers billets vont de 0,15 centimes à 1 fr (trajet complet).Rappelons le rôle joué par le docteur Picard, premier bourgmestre de Barchon, qui fut le promoteur de la création de notre ligne vicinale. Comme le précisait Georges Abraham dans ses feuillets parus dans le journal « Blegny-Initiatives » en 1981, ce mandataire dévoué ne ménagea pas le temps qu'il consacra aux innombrables démarches et interventions pour faire aboutir le projet.
Par la suite, il faudra malheureusement patienter longtemps pour obtenir l'électrification de ce tracé. Le tronçon Jupille(Lochet)-Bellaire est mis sous tension en juillet 1940 et le tronçon Bellaire-Saive en avril 1941. Celui de Saive à Barchon est opérationnel fin 1943 (Tout cela durant l'occupation allemande).
Pour ce faire, la S.N.C.V. devra demander aux communes concernées d'accroître considérablement le capital de la société. Pour Saive, la part passe de 96.000 à 307.000 francs. Il permettra d'abord de renforcer le réseau électrique disponible et de créer une nouvelle sous-station à Saive (qui depuis les années soixante est devenue bâtiment de l'école communale).