Carte de la ligne Liège-Barchon-Fouron-le-Comte
I scroller pour zoomer
Le départ de Liège

Place Saint-Lambert - début du XXe siècle
Dès le départ, le choix de la traction à vapeur, propre aux tramways vicinaux circulant hors agglomération, va faire surgir quelques contraintes. L’interdiction de ce mode polluant d’entrer au centre-ville de Liège impose le choix de la rive droite de la Meuse pour son terminus. Ainsi, le tracé urbain débute près de la Passerelle Saucy par une première station implantée au quai des pêcheurs (aujourd’hui quai Van Beneden).
Quai des Pêcheurs, station Liège-Passerelle
Elle est environnée d’une infrastructure importante, notamment d’un réseau à trois voies permettant la remise des locomotives en tête des convois, d’un garage pour les wagons et d’un système de transbordements de marchandises sur péniches (on appellerait ça de nos jours une plateforme multimodale !).
Cette station est dénommée LIEGE-PASSERELLE et dispose de bureaux et d’une salle d’attente.
La petite gare est bâtie en briques, pierres de tailles et dispose de grandes baies vitrées sur ossature métallique. Les voyageurs embarquent via un quai disposé le long de celle-ci.
L'entrée de l'hôpital de Bavière et la voie vicinale
Le tracé de la ligne (à voie unique), débute par une première courbe conduisant le tram via le boulevard Saucy et le boulevard de l’Est jusqu’au début du boulevard de la Constitution.
Dès mai 1910 et l’électrification de la section urbaine, la ligne Liège-Barchon est connectée au réseau de la ville sous l'indice « 41 » (« J » après 1918). Ainsi, via le pont des Arches et la rue Léopold, elle rejoint la place Saint-Lambert qui devient son nouveau terminus « passagers ». Ce prolongement est rendu possible par la démolition de l'ancienne église Saint-Pholien qui empiétait sur l’alignement du nouveau pont des Arches.

Liège, le nouveau pont de Bressoux sur la Dérivation
Par le boulevard de la Constitution, la ligne dessert le nord d’Outremeuse et notamment le nouvel hôpital de Bavière (rue des Bonnes-Villes). Ensuite, il faut enjamber la Dérivation pour rejoindre Bressoux.
En cette fin de XIXe s., il n’existe pour ce faire que le pont d’Amercœur en amont de ce coin de ville récemment urbanisé. Par conséquent, un nouveau pont (le pont de Bressoux) est construit. Celui-ci est assez étroit. Entre ses deux arches métalliques, Il supporte la voie unique du tram (qui sera dédoublée par après) et le long de celle-ci une chaussée pavée. A l’extérieur, un trottoir pour piétons est aménagé de chaque côté.
Bressoux

Bressoux, Trou-Louette - Le dépôt de la ligne Liège-Barchon
Ensuite le tram traverse l’agglomération de Bressoux via la longue rue du Moulin. A son extrémité, au lieu-dit « Trou-Louette » un dépôt S.N.C.V. est construit. Il servira à l'entretien des locomotives à vapeur dont celles du charbonnage de trembleur jusqu'en 1958. Il est implanté en face de l’ancienne station-État de Bressoux (La première gare S.N.C.B. de Bressoux, qui sera reconstruite par deux fois un peu plus à l’est).

Bressoux, Trou-Louette - Le passage à niveau
Une autre connexion « multimodale » (ici avec le train) est, via des voies d'échange, aménagée le long du chemin de fer Liège-Maastricht. Celui-ci est franchi via un passage à niveau rue des Alouettes (rue Defrance actuelle). Il permet de rejoindre la voie de Liège (aujourd’hui rue Winston Churchill), en contrebas de l’ancienne abbaye du Bouhay.

Bressoux, Trou-Louette - Le viaduc du vicinal et le dépôt de la ligne Liège-Barchon
Le trafic de marchandises va rapidement prendre de l’ampleur et justifier la circulation de convois spéciaux. En 1910, des convois de 6 à 8 voitures vont jusqu'à Jupille-Lochet toutes les 14 minutes, puis toutes les 10 minutes à partir de 1911 . Ceux-ci sont régulièrement immobilisé devant le passage à niveau enjambant la ligne S.N.C.B. très fréquentée. Cela va nécessiter à partir de 1939, la construction d’une passerelle à voie unique enjambant obliquement les voies ferrées, évitant ainsi l’arrêt à ce passage à niveau et les retards qu’il occasionnait aux voyageurs.
Constitué d’une arche en béton armé, ce « viaduc » de Bressoux va permettre un gain de temps considérable. Il ne pourra malheureusement pas être utilisé par les trams transportant du charbon, trop lourds pour gravir sa dénivelée.
Jupille

Jupille, ancienne rue de Liège - Arrêt chapelle Momelette
Le tracé urbain se prolonge le long de la rue de Liège jusqu’au lieu-dit « Chapelle Momelette » (carrefour avec la rue Charlemagne) puis traverse Jupille par la rue de Visé jusqu’au carrefour de la rue de Meuse.

Jupille, rue Chafnay - Arrêt
Celle-ci, la rue Chafnay et la rue du Couvent sont ensuite empruntées pour rejoindre l’extrémité du réseau urbain, précisément devant les anciennes usines Lochet (à proximité de la chapelle Saint-Roch et l’ancien couvent des Sépulcrines). Une aubette construite à l’intersection de la rue du Couvent et la rue actuelle du Vicinal équipe cet arrêt assez fréquenté.

Jupille, Les usines Lochet-Habran - le vicinal arrêté le long du dépôt
A l’origine de l’exploitation de la ligne, s’y trouve un dépôt où les motrices à vapeur refont le plein d'eau et de briquettes avant que le tram n’entame les premières pentes vers Bellaire. Les services urbains électrifiés en 1910, ont un temps leur terminus propre dans l'axe de la rue du Couvent où ils donnent correspondances aux convois à vapeur ou aux autorails (apparus dans les années 1930) qui continuent vers Bellaire.
En parallèle du transport de voyageurs, le service à vapeur se poursuit en acheminant les convois de marchandises vers la Meuse et le transport fluvial jusqu’au terminus du quai des Pêcheurs, grâce à l’utilisation d’un tracteur électrique 9900. Ce terminal sera à nouveau utilisé comme terminus passagers suite à la destruction du pont des Arches lors des deux guerres mondiales (1914 et 1940). L’accès à la place Saint-Lambert est rétabli en1930 puis en 1947 à la fin de chacune des reconstructions de ce pont.
Sources :
Julien de Leval – Conférence : Sur les traces de la mémoire de la Voie Vicinale 73 Liège-Barchon–Fouron-le-Comte - Blegny 2006
Georges Abraham - Petite histoire du vicinal - Liège-Barchon - Blegny-Initiatives, n°92 à n°97 - 1981
Fellingue, Hanssen, Lambou, Renard - Les tramways du pays de Liège – T2 – GTF a.s.b.l. - 1985
KBR.be - BelgicaPress - www.belgicapress.be - 2025
https://littlegun.be/arme belge/artisans identifies l/a lochet habran laurent fr.htm - 2025