Introduction
Durant la seconde moitié du XIXe s., la Belgique connait un essor sans précédent. Ainsi, la région liégeoise devient un bassin industriel majeur se développant autour d’industries lourdes et de nombreux charbonnages. En parallèle, les inventions d’outils tels que la machine à vapeur vont révolutionner les modes de déplacement.
Un important réseau ferroviaire est mis en place pour quadriller la Belgique. Au sein des villes aussi, de nombreuses lignes de tramways se mettent en place.
Par contre, les campagnes vont devoir patienter pour être équipées à leur tour de moyens de transport modernes et rapides. Pour ce faire, des tramways vicinaux sont étudiés vers la fin du XIXe s. pour relier des centres ruraux isolés et assurer l’acheminement de leurs produits agricoles, artisanaux ou miniers en plus de véhiculer une main-d’œuvre importante indispensable au développement économique de la région.
Créée sous l’impulsion de Léopold II en 1885, la S.N.C.V. (Société Nationale des Chemins de fer Vicinaux) va mener à bien ce projet avec l’aide des provinces, des communes et de l’État. dès 1894, plus de 1300 km de voies vicinales sont ainsi construites.
Genese du projet
En cette fin de XIXe siècle, de premiers projets sont étudiés en parallèle de la seule ligne 38 (Le chemin de fer « des plateaux ») traversant déjà le Pays de Herve de Chênée à Plombières depuis 1872 (Convertie aujourd’hui en RAVEL - Réseau Autonome des Voies Lentes). La ville de Liège un temps craintive d’une éventuelle concurrence avec son propre réseau très lucratif, s’intéresse malgré tout à une ligne complémentaire pouvant desservir cette région riche et proche.
Quelques projets sont un temps étudiés, notamment vers Visé à partir des localités de Fléron ou de Herve déjà desservies par la ligne 38. Le village de Saive, très intéressé par ceux-ci, marquera dès le début son accord pour y souscrire.
Dès 1890, seule une ligne vers Barchon se précise. Le choix de ce petit village doit beaucoup au dynamisme de son bourgmestre, le docteur Picard, véritable instigateur du projet. La présence du fort de Barchon (de la Place Fortifiée de Liège) récemment achevé (1891) y contribuera sans doute également.
Conçue comme un tramway urbain dans sa section « ville », cette ligne 73 (ou 466/1 lors de l’électrification) doit desservir les quartiers d’Outremeuse (Hôpital de Bavière), de Bressoux (Gare SNCB) et Jupille (Usines et brasserie) jusqu’à l’extrémité de l’agglomération liégeoise. Ensuite, elle doit entreprendre un long et sinueux parcours tout en gestion des pentes nombreuses et conséquentes pour ce « petit train » tracté à l’origine par des motrices à vapeur.
Le financement va être laborieux et fortement morcelé entre la ville de Liège, la province, l’État et les communes desservies, ce qui demeurera un problème jusqu’à sa fin d’exploitation.
Ce premier tronçon est inauguré en juillet 1898.
Cette ligne sera un court moment, propriété de la Société de chemin de fer Liège-Maastricht avant d'être reprise en 1899 par l'État. Elle est ensuite cédée à la Société d'Exploitation du Chemin de fer Vicinal Liège-Barchon.