La destruction de la ville de visé en 1914
La petite cité mosane fut occupée par les allemands (34e brigade) dès le 4 août.
Le génie belge ayant fait sauter le pont, les envahisseurs durent en construire un plus au nord pour traverser le fleuve et tenter d'attaquer la ville de Liège par la rive gauche. Constamment sous le feu du fort de Pontisse, cet exercice se soldera par un échec cuisant lors de la première tentative.
De premiers massacres seront perpétrés dès la nuit suivante notamment dans le village voisin de Berneau après que certains militaires allemands se soient tiré les uns sur les autres (Incidents qui se répéteront régulièrement lors de l'invasion).
Mais ce n'est que bien plus tard, à partir du 15 août, que la tragédie va avoir lieu des œuvres de troupes fraîchement arrivées d'Allemagne (régiment du génie de Königsberg). Celles-ci, prises de panique et sous l'emprise de l'alcool, vont d'abord se tirer dessus pour ensuite accuser les civils, pourtant désarmés depuis plus de 10 jours, d'avoir ouvert le feu sur les soldats.
Au final, on dénombrera plus de 600 maisons détruites et 42 civils tués. Visé sera la première ville martyre de la guerre et connaîtra les premières déportations de masse. C'est plus de six cents hommes qui seront pris dans des rafles et emmenés de force en Allemagne (Munsterlager) d'où dix ne reviendront pas.
Il est dit que l'empereur en personne viendra « admirer » l’œuvre de ses bourreaux quelque temps après.
Les prisonniers russes à visé
En 1915, le conflit s'éternisant, les autorités allemandes développèrent le concept d’économie de guerre. La machine économique fut en grande partie réorganisée pour répondre à cet effort essentiel pour soutenir les armées. C'est logiquement, vu le manque de bras « allemands », que la mise au travail de prisonniers de guerre puis des populations annexées se généralisa.
Les premiers et les plus nombreux furent les Russes acheminés en masse du front oriental vers des camps en Allemagne puis dans les zones les plus dépeuplées. Ils étaient aussi les plus dociles et les plus corvéables.
C'est ainsi qu' arrivèrent dès 1915 des contingents Russes à Visé pour travailler notamment dans les chemins de fer (construction du viaduc de Lixhe (1915-1916), de la gare de triage de Montzen ainsi que celle de Visé). D'autres seront également utilisés dans les charbonnages.
Certains réussiront à s'évader et seront un temps cachés par des habitants de Saive.