La tragédie de herve en 1914
Petite cité d'environ 5000 âmes, la ville de Herve sera envahie dès le début de l'après-midi du 4 août par la 14e brigade d'infanterie allemande arrivée par la route nationale en provenance d'Aix-la-Chapelle.
Elle subira les mêmes horreurs que Battice mais à une échelle bien plus grande encore. Ici piller et brûler des maisons deviendra un « passe-temps » et un défouloir pour les troupes d'invasion durement éprouvées par la résistance des forts. Il y aura même un certain systématisme dans l'organisation des incendies (activés par des engins incendiaires) souvent précédés de rapines orchestrées par des civils allemands suivant de près les armées.
Les officiers teutons pousseront le cynisme jusqu’à faire signer par le bourgmestre une déclaration certifiant que ces destructions avaient été l’œuvre des obus du fort de Fléron.
Le summum de l'horreur sera atteint le 8 août lorsque des troupes de relève (39e RIR ?) gavées de récits mensongers d'exactions de civils belges sur des blessés allemands, sèmeront la terreur et la désolation dans la ville, tuant toute personne tentant de s'échapper des flammes.
Les prétextes seront toujours les mêmes pour sauvagement agresser les habitants n'ayant pas eu le temps de fuir, ce qui conduira à de nouveaux massacres notamment au lieu-dit Labouxhe sur la grand-route de Micheroux.
Au total, du 4 au 18 août, plus de 300 habitations seront détruites ainsi que quelques usines dont la siroperie Cajot. On dénombrera par la suite 38 civils tués.
Il faudra des semaines pour que la population ose rentrer dans ses logis et tenter de survivre à ce fléau. Les carcasses noircies de beaucoup de bâtiments dont la gare et l' hôtel de ville resteront en état durant une bonne partie de la guerre, les allemands interdisant leur reconstruction.