La ville de Liège 1914-1916
La ville est évacuée par la 3e division belge dès le 6 août et le Général Leman commandant la place fortifiée de Liège, se réfugie au fort de Loncin.
La 14e brigade allemande (la seule victorieuse de l'attaque initiale) réussit à se glisser la nuit du 5 au 6 août entre les forts de Fléron et d'Évegnée via Retinne, Queue-du-Bois et Jupille pour prendre la Chartreuse (fort non défendu puisque déclassé depuis 1891).
Le 7 août, après avoir occupé la Citadelle, les allemands annonceront avoir capturé la ville (Chose bien présomptueuse puisque aucun fort n'est encore tombé !).
Une fois encore ce seront les civils qui se retrouveront au cœur des combats puisque la fière armée impériale fera marcher devant elle sous la menace des baïonnettes des hommes et des femmes comme bouclier humain (Notamment trois à quatre cents survivants du village de Soumagne). Ces pauvres gens seront ensuite placés sur les ponts encore intacts de la ville, durant deux jours et sans nourriture pour empêcher leur destruction par les artilleurs belges.
Le pont des Arches fut détruit le 6 août 1914 par les troupes belges pour freiner l'avancée des troupes allemandes. Le pont Maghin devait suivre, mais la charge explosive mal disposée ou insuffisante n’occasionna que peu de dégâts. Moins de deux jours plus tard, le trafic des piétons et des voitures était rétabli.
Le 20 août, la place de l' Université (qui sera rebaptisée place du XX août après-guerre), fut le théâtre d’exactions particulièrement violentes. Des unités allemandes (39e RI) passablement ivres se mirent à se canarder l'une l'autre, puis se ruèrent dans chaque habitation de la place pour en extirper les hommes cachés dans les caves.
Toute une série de bâtiments et édifices de la place furent incendiés et démolis (notamment le bâtiment de la Société libre d’Émulation et sa bibliothèque). Enfin, les hommes capturés furent alignés le long du bâtiment de l'université, brutalisés et finalement exécutés sans plus de procès.
Le lendemain, plus de 400 étudiants et autres citoyens liégeois seront déportés au camp de Münster en Allemagne.
Rien que pour la ville de Liège, le total des tués s'élèvera à 67 civils et 42 maisons détruites.