Histoire & Patrimoine

Vue aérienne de la Haute Saive - 2013

Le Hameau possède à son extrémité Sud quelques belles propriétés historiques dont les châteaux des comtes de Méan et de Bellaire-La Motte disposés étrangement, de part et d’autre de la rue, se tournant quasiment le dos.
Depuis la fin des années 1930, tout le triangle entre les rues Cahorday et Haute-Saive est occupé par une caserne aujourd’hui en voie de réaffectation par la Commune de Blegny.

Côté Nord de la place v.1910

Angle N-E de la place v.1930

Au centre du hameau, du côté Nord de la place actuelle, un groupe de maisons mitoyennes dissimule une riche histoire courant sur plusieurs siècles. Ainsi une première citation remontant à 1859 fait référence à une maison communale située précisément au n°92. Il s’agissait en fait d’une simple salle mise à disposition de la Commune par le Boulanger Léonard Demoulin, propriétaire de la maison. Les services communaux y demeurèrent peu de temps, puisque transférés au Mosty probablement dès 1862.
A proximité exista également par le passé une brasserie (XIXe s.).

Potale - place Haute-Saive

Ces cinquante dernières années, tout le centre de la Haute-Saive s’est fortement transformé et seuls les plus attentifs découvriront encore çà et là des traces de son lointain passé comme une minuscule potale du début du XVIIIe s. (ANNO 1724) esseulée au milieu d’un mur mitoyen (n°43) provenant vraisemblablement d’une habitation démolie après la guerre 1940/45.

Cour privée, rue Haute-Saive

Coude de la rue Haute-Saive - Propriété Leboulle

Petite potale rue Haute-Saive

Hôtel Beaulieu -carte postale

Le coude de la rue Haute-Saive entre la place et le chemin du frise recèle d’autres vestiges historiques comme au numéro 80 (en face à l’entrée de l’ancienne étude du notaire Le Roux), une discrète petite cour privée dissimulée sous une épaisse végétation. Propriété de la famille Coilie-Hanquet durant la seconde moitié du XIXe s., elle hébergeait à cette époque un petit atelier de cloutiers (très répandus au village à la fin du XIXe s.).
Elle a conservé sur ses façades un linteau de porte gravé du monogramme IHS (Jesus Hominum Salvator) millésimé 1723 et à l’arrière (n°82), au-dessus de la porte d’entrée du logis, une potale traditionnelle millésimée 1739.
C’est dans cette cour que fut prise la célèbre photo des villageois rentrés de captivité en 1945.

A gauche de la cour (n°78), une haute bâtisse de la fin du XIXe s. (Ancienne propriété Leboulle) présente également au-dessus de la porte cochère une petite niche occupée par une Vierge. Cette vaste demeure sera aménagée en hôtel (Le Beaulieu) durant les années 1960-1970.

La ferme Ancion vers 1970

Marie Habran et Joseph Ancion - 1934

Laurent Ancion, Jean Haep et Joseph Ancion - 1934

A la sortie du Hameau et formant par le passé un rempart entre la Campagne de la Xhavée et le village, se dressent les vestiges d’une grande ferme à cour carrée, propriété des comtes de Méan puis de leurs héritiers, nommée au siècle passé « al coûr broûlèye » suite à un incendie qui la détruisit jadis. Elle fut occupée par la famille Ancion durant un siècle et demi.
Cette famille, impliquée étroitement dans la vie du village, lui donna un de ses plus illustres représentants, le bourgmestre Henri Ancion qui sauvera Saive de la barbarie de l'envahisseur allemand pendant la première guerre mondiale.
La ferme est aujourd’hui morcelée en maisons d’habitation et le hameau par son urbanisation débridée des dernières décennies, l’encercle complètement.

A l’arrière de la ferme, le long du chemin de Rabosée et depuis la fin des années 1960, est implantée l'Ecole d'Enseignement Spécialisé de Saive. Elle accueille les enfants atteints de déficiences physiques et nécessitant un enseignement adapté (type 4).
En revenant vers le centre du village, on longe une autre vieille ferme (Famille Fraiture) convertie depuis la seconde partie du XXe s. en Cercle Equestre "Notre-Dame".

On ne peut parler de la Haute Saive sans évoquer un de ses plus célèbres habitants. En effet, c'est à l'extrémité sud de ce hameau (en Carhorday) que vécut Joseph Comblain, un armurier qui acquerra une réputation internationale pour avoir inventé un fusil de guerre léger révolutionnaire au XIXes. (Nous ne sommes, il est vrai, qu'à quelques kilomètres de Herstal, centre mondial pour la fabrication d'armes de guerre).

Sources :
Edouard Poncelet, La seigneurie de Saive, extrait du Bulletin de l'institut archéologique liégeois - tome XXII, 1891
Georges Abraham, diverses publications dont : Promenade historique à Saive - Notes de Toponymie et d'Histoire, Blegny-Mine, 1996
Héritages de Wallonie - Petit patrimoine sacré – Editions du Peron, 1991
Le Terroir, Revue n°105, Association pour la sauvegarde et le respect de l’environnement du Pays de Herve, déc.2010