Cet homme d’une volonté inébranlable fut pour Saive le Bourgmestre de la paix et le bourgmestre de la guerre(1).
En temps de paix, il se révéla administrateur émérite et habile technicien. Nous lui devons notamment l’édification de l’hôtel communal (1902), rue Haute-Saive.
Durant les terribles premiers mois de la guerre 1914/1918, il sera partout à calmer la population, parlementer avec l’envahisseur et neutraliser ses mauvaises intentions.
Ainsi, lorsque le village est investi par l'armée allemande en 1914, le bourgmestre et le curé Keulen sont convoqués au fort de Barchon par l'autorité militaire allemande.
En cours de route, ils croisent des renforts allemands. Des officiers qui commandent ces troupes les couvrent d'injures et d'accusations. Monsieur Ancion garde son calme puis après maintes insultes, il interrompt l'officier et lui récite le chapelet d'injures que celui-ci se préparait à lui débiter à nouveau. Ceci dans un allemand impeccable. L'officier stupéfait continua sa route.
Pendant l'occupation, le bourgmestre organise la "soupe populaire" et la "soupe scolaire". Par deux fois, il sera condamné par l'occupant notamment pour avoir falsifié des papiers administratifs afin d'éviter des déportations d'ouvriers et parce que la commune aidera des prisonniers russes évadés.
Au vu des atrocités infligées à la population civile par les envahisseurs allemands durant toute la guerre, on ne peut qu'être admiratif et reconnaissant envers ce grand monsieur qui osa leur tenir tête.
(1) Extrait du discours du bourgmestre Meulemberg lors des funérailles d’Henri Ancion.