Les bâtiments

Le premier pont menant au terre-plein central (2002)

Aile Nord (2011)

Construit en briques et pierres calcaires, il s'inscrit dans un grand quadrilatère matérialisé par de belles douves. Un premier pont muni d'une grille en fer forgé les enjambe. Il donne accès au vaste terre-plein central bordé de deux ailes symétriques.

Ces dépendances, anciennes écuries, remises et fenil, sont surmontées de toitures à coyaux fortement inclinées et terminées par des pans coupés. Elles sont soutenues par de grandes charpentes en bois. L'aile nord possède au niveau des combles, une rangée de murs de refend en briques percés de hautes baies couronnées d'arcs en plein cintre de toute beauté. Les pignons Ouest sont précédés de deux tours carrées plus récentes.

Le pont d'accès au château

La façade arrière du château

Un deuxième pont précède le corps de logis. Il est bordé d'un étonnant double escalier descendant vers un passage inférieur au ras des eaux, vestige probable d'un accès de service menant directement aux sous-sols.

Le château proprement dit est construit dans les mêmes matériaux que les dépendances ce qui confère à l'ensemble une grande unité de style et de couleur.
Il possède en son centre un avant-corps muni d'un fronton triangulaire. Les angles sont harpés par des chaînages de pierre, comme la plupart des constructions de cette époque dans la région.
Il est flanqué de deux tours latérales ajoutées à la fin du XIXe s. Elles sont couvertes de toitures à quatre pans terminées par de curieux abat-sons.

Les pierres armoriées

Au-dessus de la porte d'entrée du château, coté Ouest, est disposée une grande et belle pierre sculptée figurant les armes des familles de Rosen et de Rossius d' Humain et de Bouillon.
Les deux blasons sont accolés, sommés d'une couronne à neuf perles et soutenus de deux lions tenant des bannières aux armes des “de Rosen”. Ce sont les armoiries du constructeur du château, Michel de Rosen, et de son épouse Marie Marguerite de Rossius.

Armoiries des familles Rosen et Rossius - Façade Ouest du château

La façade Est donnant sur la rue Cahorday est également ornée, toujours au-dessus de la porte d'entrée, d'une pierre de même facture. Ici, les armoiries de Michel de Rosen y sont accompagnées de celles de sa seconde épouse, Marie Élisabeth de Saren.

rosenArmoiries de la famille Rosen :
d'argent au chevron de gueules accompagné de trois quintefeuilles du même.

Armoiries des familles Rosen et Saren - Façade Est du château

rossiusArmoiries de la famille Rossius d'Humain :
écartelé : au 1 d'argent à l'arbre au naturel posé sur une terrasse de sinople ; au 2 de gueules au lion d'argent, armé et lampassé d'or ; au 3 d'argent à trois anémones d'azur, tigées et feuillées de sinople ; au 4 échiqueté d'or et d'azur de quatre tires ; au franc canton senestre d'argent au sanglier élancé de sable.

Armoiries de Marie Élisabeth de Saren :
d'argent à un chêne de Sinople, terrassé du même, senestré d'un cerf au naturel rampant contre le fût.

Aile latérale Nord - En avant-plan, la tour et sa pierre armoriée (2010)
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Armoiries des familles Rosen et Saren - Aile Nord

Armoiries des familles Rosen et Rossius - Aile Sud

Les deux tours carrées qui flanquent les ailes latérales ont été élevées par Armand de Neuville vers la fin du XIXe siècle.

Elles possèdent chacune une pierre sculptée surmontant une dédicace. Celle de l'aile Nord reprend les armoiries des familles Rosen et Saren (identiques à la pierre arrière du château), tandis que l'aile Sud arbore celles des familles Rosen et Rossius (dans la même présentation que celle dominant l'entrée Ouest du corps de logis).

Si l'on en croit le dessin de Remacle Leloup, ces pierres étaient encastrées à l'origine dans les pignons des deux ailes latérales et ont vraisemblablement été déplacées suite à l’adjonction des tours à la fin du XIXe siècle.

La poterne de Cahorday

Le tympan décoré, côté parc

A l'arrière du château, un dernier pont mène à la partie Est du parc et à une étonnante petite poterne. Le plan de celle-ci s'inscrit dans un hexagone dont un des côtés est occupé par une porte qui donne accès à la rue Cahorday.
Le haut de la façade côté parc est agrémenté d'un tympan triangulaire. On peut y deviner une frise en partie effacée représentant deux cygnes se faisant face. Un fer-forgé supportant un croissant de lune termine cette curieuse construction.

Sources :
Pierre Lambert Sauméry, Les délices du pays de Liège, Everard Kints - Liège, 1743
François Beaujean et Charles Demars, Atlas Héraldique de la Basse-Meuse, Tome I, S.R.A.H.V. Musée Régional de Visé, 2001
Dessins colorisés des blasons Rosen et Rossius : Charles Demars
Sources photographiques : ECS = Ecole communale de Saive - Visite du 08.11.2011