Le
château de La Motte
(Dit château
de Bellaire) |
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Dissimulée
derrière ses hauts murs et son parc magnifique,
cette majestueuse demeure semble endormie. Rien alentour
ne vient perturber ce havre de paix. On aimerait parler
architecture, histoire, mais tout ici vous impose le
calme et la quiétude. Voilà bien le secret
de cet endroit, un lieu rare ou le temps semble s’être
arrêté. |
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L'origine
de ce château serait carolingienne. (Il va d’ailleurs
s’implanter sur des terres dépendant de Herstal,
ancien domaine royal des rois carolingiens).
Une
première construction était déjà
occupée au XIIIe siècle, soit par des religieuses
de l'abbaye de Vivegnis, ou soit par des personnes en dépendant.
En
effet, dans la Charte de l'évêque de Liège,
Jean d'Enghien de 1279, il est fait mention des dames de
Vivegnis et d'un "arx" (situation élevée,
citadelle) au lieu dit "delle Motte". |
Première
référence précise, le 10 octobre 1353,
Renard de Gore, chanoine de Liège, prend en héritage
du seigneur de Herstal « la tenure delle Motte séans
asseis près de Saeves ».
Par la suite (milieu du XVe s.), elle sera au centre de querelles
entre les seigneurs de Herstal et de Saive pour le versement
de rentes. Bien que toujours renseignée comme
terre de Brabant, elle dépendra jusqu'au XVIIe s. de
la Cour allodiale de Liège tout comme Saive.
(Ed. Poncelet)
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Vue des châteaux de Méan
et de La Motte au XVIIIe siècle (De Peelaert del) |
Le blason des familles Rosen et Rossius.
(Au-dessus de la porte d'entrée du château) |
En
1509, Martin de Franche de Melin acquiert la cense fortifiée
de la Motte. Le domaine subsistera dans cette famille ("de
la Motte") pendant près de quatre siècles.
Vers
la moitié du XVIIe siècle, la propriété
échoit à la famille de Rossius. Marie-Marguerite
de Rossius était Dame de Bellaire et de la Queue-du-Bois
en 1691. Elle épouse en 1709 le Baron Michel de Rosen,
échevin de la souveraine justice de Liège. C’est
à lui que l’on doit la reconstruction du château
(1709-1714) sur des fondations remontant au début du
XVIIe siècle.
(Un manteau de cheminée
dans les caves mentionne la date 1634).
La
famille de Grady de Rosen,
Seigneur de Parfondvaux, Bellaire et Queue-du-Bois, l'habitera
jusqu'à la fin de l'ancien régime. Le domaine
demeurera la propriété des "de Rosen" jusqu’en
1872.
C’est à cette
date qu'Armand de Neuville, époux de Caroline Loërsch
achète la propriété. Il était le
fils du bourgmestre Pierre-Denis de Neuville de Petit-Rechain
et fondateur du charbonnage de Marihaye. On lui doit l'adjonction
des quatre tours (au château et aux dépendances)
et la réfection des douves à la fin du XIXe siècle. |
Encadrement de porte en pierre datant
de la
construction précédant le château actuel. |
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La
façade arrière du château
avec en fond
les deux tours du
château de Méan. (vers1930) |
Les douves et l'angle du château |
La facade principale (vers 1950) |
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Son
fils, dénommé également Armand de Neuville
n'ayant pas eu de descendance, c'est son neveu Armand-Léon
Prion qui héritera du domaine.
Ses
descendants (famille Prion Pansius) poursuivront le développement
de la propriété pour lui donner l’aspect
actuel. Ils l’occupent toujours. |
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Le château |
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Le pont donnant accès au
château |
Construit
en briques et pierres calcaires, il s'inscrit dans un grand
quadrilatère matérialisé
par de belles douves. Un premier pont muni d'une grille en fer
forgé les enjambe. Il donne accès au vaste terre-plein
central bordé de deux ailes symétriques (les
dépendances:
anciennes écuries et fenil). Elles sont surmontées
d'une toiture à deux pans mansardés soutenue
par de grandes charpentes en bois. |
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L'aile nord possède
au niveau des combles, une rangée de murs de refend en
briques percés de hautes baies couronnées d'arcs
en plein cintre de toute beauté. |
Les douves et le pont à deux
arches
menant au château |
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Les
combles
de l'aile nord |
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Un
deuxième pont précède le corps de logis.
Il est bordé d'un étonnant double escalier donnant
accès à un passage inférieur au ras des eaux.
Le
bâtiment principal est également construit dans les
mêmes matériaux que les dépendances. Ce qui
donne à l'ensemble une grande unité de style et
de couleur. |
Il
possède en son centre un avant-corps muni d'un fronton
et est flanqué de deux tours latérales de construction
plus récente. Chaque angle est harpé (chaînage
de pierre, comme la plupart des constructions de cette époque
dans la région). Au dessus de l'entrée, une pierre
est gravée des blasons aux armes des familles Rosen et
Rossuis. A l'arrière, un dernier pont permet l'accès
au parc et à la poterne ouvrant sur la rue Cahorday. |
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Le parc |
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La
propriété possède un superbe parc agrémenté d'arbres
séculaires qui s'étend tout autour des douves et
est encore ceinturé de ses hauts murs. Elle recèle
un grand nombre d'essences différentes dont un superbe séquoia
au tronc impressionnant. |
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Ce
parc est un refuge inestimable pour la faune et la flore
au milieu d'une région où la nature est de plus
en plus malmenée. Parachevant le tout, les majestueuses
drèves apportent une grande sérénité à cet
ensemble.
Cet écrin
de verdure unique est pourtant très fragile, c'est
pourquoi ses héritiers et conservateurs pour le
préserver du mieux qu'ils peuvent, préfèrent
ne pas l'ouvrir au public. C'est un des derniers vestiges
historiques du village qui soit encore en état
et sa survie est à ce prix.
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