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Le
château des comtes de Méan
(Ferme Rassenfosse)
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nom de la famille de Méan est indissociable du château
de la rue Cahorday. Il fut la résidence des derniers seigneurs
de Saive. Le plus récent des trois châteaux du village,
qui abritait jusqu'il y a peu la fête à la ferme, n'en
est pas moins dans un triste état.
Oublié de tous, il se meurt lentement. Comme le vieux château
féodal au siècle dernier, année après année,
toiture après toiture, mur après mur, le vieil édifice
se désagrège... |
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Le fronton aux armes de Pierre de Méan et Hélène-Jeanne de Waha |
C'est
au XVIIe siècle que Pierre de Méan, échevin
de la cité de Liège et qui possédait déjà à Saive
un grand nombre de biens, y fait construire un premier pavillon
et une tour. Ses descendants vont poursuivre leur installation
dans
le village.
Son fils Charles de Méan, bourgmestre de Liège en 1641,
se verra anoblir par l'empereur Ferdinand III pour services rendus au pays.
Jean-Ernest de Méan
(chanoine de Saint-Martin) finit par acquérir la seigneurie
de Saive le 12 novembre 1692. Son neveu, Pierre de Méan, après
avoir hérité du domaine en 1719, va entreprendre de
reconstruire la demeure pour en faire le château actuel. En
1745, il reçut le titre de comte. |
François-Antoine
de Méan
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A peine achevé, le château
subira déjà le passage répété de troupes étrangères
durant la guerre de Sept Ans (1741-1748). Un général anglais y
séjournera en 1748.
François-Antoine-Marie-Constantin
de Méan naît à Saive le 6 juillet 1756.
Il va d'abord devenir Évêque d'Hyppone. Ensuite
son oncle, le prince de Hoensbroeck le choisira comme suffragant
du diocèse de Liège. A la mort de ce dernier,
il est élu prince-évêque (1792). Hélas
pour lui, la révolution gronde et il ne gardera que
deux ans ce titre. Qu'à cela ne tienne, après
ces années troublées, il est choisi par le
roi Guillaume de Hollande comme nouvel Archevêque de
Malines en 1816. Décédé en 1831, il
aura donc été le dernier prince-évêque
de Liège et le premier Archevêque de la Belgique
indépendante.
(Pour en savoir plus sur les
derniers princes-évêques) |
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Déserté dés 1794 par la famille de Méan (réfugiée en Allemagne, à Erfürt), le château sera plusieurs fois pillé tant par les troupes des royalistes que celles des républicains (les fameux sans-culottes guère appréciés dans nos campagnes).
Pour conclure sur la famille "de Méan", il est intéressant de savoir que le dernier du nom, Eugène-François, après avoir été chambellan du roi des Pays-Bas sera membre du Congrès national (de la nouvelle Belgique) en 1830. (Ed. Poncelet) |
La plus ancienne photo connue de la façade principale. (fin du XIXe s.) |
Le château du temps des soeurs (vers 1910). |
Ce n'est que quelques années plus tard (1800) que la famille Pirquet, proche des derniers princes-évêques
s'installera dans le domaine.
Pierre Pirquet, le plus connu (baron de Cesenatico), sera un grand militaire et conseiller intime de l'Empereur d'Autriche (Sa signature figure au bas de l'acte de mariage de Léopold II avec l'Archiduchesse d'Autriche). (G. Abraham)
Le souvenir de cette famille restera vivace durant des décennies chez les habitants du village au point de renommer leur résidence, le château Pirquet. Le caveau familial est adossé au choeur de l'église du village. |
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Ci-dessus, la façade principale
du château
Ces deux photos imprimées comme cartes postales portaient à l'origine
la mention:
Château d'Oultremont -Queue-du-bois.
Elle datent probablement de la toute fin
du XIXème siècle. |
La rue Cahorday, la ferme et l'arrière du château.
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Le château du temps des soeurs
(vers 1910).
Le parc est remplacé par un potager.
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Au
début du XXe siècle, la comtesse d'Oultremont de Duras née
baronne de Copis, descendante de la famille de Méan, donne en location
le château à des religieuses venant de France (les Moniales de la
Sainte Famille). Elles le transformeront en maison de retraite pour religieuses.
De
1904 à 1912, trente religieuses décèderont au château
et seront inhumées dans
le cimetière paroissial de même que leur aumônier, le Père
Aucheron. (G.
Abraham)
Elles
le quitteront en 1917 pour s'installer dans des communautés
des environs. |
Après
avoir été occupé par les Allemands
en 1918, il sera mis en location entre les deux guerres.
Réquisitionné par les troupes belges en 1940
puis américaines en 1944, il accueillera des familles
déplacées jusqu'en 1961. |
La porte cochère vers la cour (1945) |
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Vue de la ferme attenant à la
façade arrière du château. (v.1950) |
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Malheureusement
le manque d'entretien puis l'abandon progressif du corps de logis
principal conduira à l'état de ruine actuel.
En
1975, une proposition de classement du bien est acceptée
par la commune de Saive. La province, elle, la refuse. La Défense
Nationale décline également une offre d'achat du
château.
Le
château est pourtant classé le 20 septembre 1977 (Façades,
toitures et la salle de bal)
En 1978, la commune s'inquiète de l'état déplorable du bâtiment (surtout des risques qu'il fait courir aux passants de la rue Cahorday). Mais rien n'y fait, la toiture de la tour ouest s'effondre en juillet 1986. |
La ferme
et le château
en 1979 |
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A partir de 1980 et durant de nombreuses années, la cour du château et les prairies alentour accueilleront la "Fête à la Ferme" organisée par le comité des Jeunes de Saive
(Ils devront plus tard s' établir un peu plus loin sur le parking de la caserne).
Début
des années nonante, quelques travaux de mise hors
eau du château sont réalisés.
En
2001, Le bien est repris sur la liste des bâtiments en
péril dont la gestion dépend directement de l'Institut
du Patrimoine wallon (Arrêté du
Gouvernement wallon 15.03.2001).
Quelle
gestion ?!
Le
5 septembre 2002, sur proposition du
ministre Daerden, le château est retiré de cette
même liste des biens classés de Wallonie gérés
par l'I.P.W. On
doit au courage de la famille Rassenfosse locataire de la ferme
attenante (depuis 1833 !) que tout ne soit réduit à rien.
Mais pour combien de temps encore ?
NB: Si vous
connaissez un faiseur de miracle, S.V.P. faîtes-le
passer par ici.
Et si celui-ci était finalement passé ?
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Emile et Adrien Rassenfosse dans
les prairies
devant le château. (v. 1940) |
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