Le coup de blues

La rue du Grand Moulin en 1980
(Le presbytère en avant-plan et le vieux château à l'arrière)

   En commençant la réalisation de ce site, mon idée était de montrer le village tel qu'il était au début du siècle passé et tel qu'il est maintenant. Mais je dois avouer qu'en finissant la première partie, je me suis pris un sérieux coup de blues en pensant à l'état actuel du village.

   En dehors de deux ou trois endroits qui ont été relativement épargnés, l'ensemble de la commune a subi, depuis 50 ans, une urbanisation anarchique qui ronge inexorablement tout son territoire. On ne compte plus les cités qu'elles soient en briques rouges (les plus anciennes) ou blanches, qui ont progressivement annexé les terrains agricoles pour ensuite détruire visuellement et économiquement les plus belles fermes du pays. Il y a eu la construction d'une caserne à la Haute-Saive juste avant la guerre et la construction de blocs de logements militaires à côté. La plupart des terrains longeant les rues du village se sont bâtis à une vitesse exponentielle.

   Je me passerais bien de tout commentaire sur l'architecture des bâtiments ainsi construits. (Désolé, je n'ai pas pu résister: L'urbanisation galopante). Mais ce que l'on peut encore pardonner à des privés l'est beaucoup moins vis à vis des pouvoirs publics qui au début des années quatre-vingt se sont permis entre-autre, de saccager les vergers du centre du village pour y implanter une salle omnisports mal conçue et placée là rien que pour de basses raisons politiques.

   Que dire enfin sur le peu de cas que fait la commune (de Blegny maintenant) de la protection et la conservation des nombreux vestiges du riche passé du village. Pas moins de deux châteaux en ruines et abandonnés (propriétés privées certes), une multitude de belles fermes du plus beau style renaissance mosane qui dépérissent et enfin d'une église du XVIIème siècle qui menace de s'effondrer.
(menaçait, doit-on dire aujourd'hui depuis que la commune y a mis les moyens et lancé les travaux de restauration. Heureusement, il semblerait que les choses commencent à changer du côté de nos autorités. Des études sont en cours concernant le vieux château et du côté du château de Méan également, il pourrait y avoir bientôt du neuf. Affaire à suivre, donc ...)

   L'autre richesse se trouvait dans ses paysages. Cela fait des années que les vergers qui existent encore sont laissés à l'abandon. Plus personne ne récolte leurs fruits pourtant réputés et on est presque étonné de croiser de temps en temps une vache.

   Coup de blues, je vous avais dit ...

 

   Cela dit, il faut rester objectif. Tout n'est pas aussi noir.
   Si l'on accepte cette évolution inéluctable du village et que l'on fait une croix sur son côté rural, il reste malgré tout un paradis pour une majorité de ses habitants (c'est bien pour cela qu'il attire tant de nouveaux résidents). En s'éloignant des zones les plus denses, on peut encore découvrir des coins de nature plus ou moins préservés. De petits sentiers permettent toujours de flâner à l'écart du bruit et de la pollution.(voir balade à la campagne)

   Grâce au dynamisme de bénévoles, le village s'anime régulièrement. Il y a d'abord la "Fête à Saive" (fin juin, début juillet). Son complément, la "Fête à la Ferme" organisée par le comité des "Jeunes de Saive", rassemble chaque année beaucoup de monde. Puis suivent les 24h. cyclistes, les fancy-fairs, les brocantes, la foire commerciale, etc... Un grand nombre de clubs de sport existent aussi (foot, mini-foot, tennis, arts martiaux etc...) et le Patro (mouvement de jeunesse) va sur ses 45 ans ! (voir Patro de Saive).
  
Même si on peut déplorer l'implantation aussi bien du hall omnisports et de la caserne en des endroits bien mal choisis, ils apportent tous deux une vie non négligeable.

   Positivons donc.
Le village est tout sauf moribond, il change. Oubliant ou négligeant son passé, il évolue.

Mais à force d'abîmer ses racines, l'arbre finit toujours par tomber ...

Michel ORY - 28.02.2001
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