|
Un
grand architecte belge originaire du nord du pays de Herve (Ch.
Vandenhove) disait dans un de ses premiers livres: " Il
n'y a plus d'architecture depuis qu'il y a des architectes ".
Difficile de lui donner
tort quand nous découvrons l'état dans lequel se trouvent
de plus en plus nos campagnes. En effet, tout cet ensemble de constructions
bric-à-brac est pourtant signé par des architectes diplômés
et autorisé par les responsables de l'urbanisme.
Il est vrai qu'en Belgique tout un chacun s'imagine être à même
de concevoir sa " villa mon rêve " et que les architectes doivent
bien vivre (entendez, accepter tous les caprices de leurs clients). Quant aux
pouvoirs publics, ils sont souvent plus enclins à produire
de nouveaux règlements plutôt que de faire respecter ceux qui
existent déjà. |
Rue du Grand-moulin |
|
|
Ainsi,
ces dernières décennies, au mépris des règles
ancestrales, on a vu apparaître progressivement des bâtiments
aux gabarits les plus étranges, aux matériaux les plus
divers et souvent incongrus et surchargés de détails biscornus.
Nos ancêtres, en se basant uniquement sur leur bon sens, avaient
créé une vraie harmonie architecturale. On la retrouvait
aussi
bien dans les constructions de prestige (châteaux, églises), dans
les bâtiments à vocation économique (fermes, moulins) que
dans les plus modestes chaumières. |
Rue Parfondvaux
(A elle seule,
elle vaut le détour !) |
|
|
Nos
nouvelles générations, elles,
ont souvent privilégié le
tape à l'il à grand renfort de décorum
et de pastiche de styles douteux. Et pour souligner leur propos,
certains ont appliqué la même règle à leur
jardinet, rivalisant d'originalité dans la plantation d'espèces
les plus exotiques possibles délaissant les essences locales.
Il est vrai, aussi, que trop souvent les promoteurs se contentent
de faire tracer
les nouveaux lotissements par des géomètres là où il
aurait fallu des urbanistes. Ce qui engendre des constructions alignées
comme des rangs de poireaux, où la seule recherche semble être
au niveau du nom des rues. |
Campagne de la Xhavée |
|
Les blocs militaires - rue
Champ du Pihot |
Le
village a subi également l'implantation de nombreuses cités
qui n'ont cessé de s'étendre au détriment
des grands vergers d'autrefois. La dernière en date pousse
l'absurde jusqu 'à s'appeler "le clos des pommiers" (rue
de la balle) après avoir abattu ceux-là même
pour s'implanter.
Là où l'on aurait pu intégrer ces nouvelles
constructions d'une façon harmonieuse (les exemples ne manquent pas, il
suffit de se rendre dans le Limbourg hollandais), les décideurs locaux
ont toujours privilégié le coup par coup à la va-vite
et surtout le moins cher possible.
Dommage,
nos campagnes méritaient mieux. |
|
La cité rouge (Parfondvaux)
vue de la rue de Soutré
|
La cité blanche (Champ
de Pihot)
|
|
Michel ORY - 25.02.2002 |
|