Sous l'Ancien Régime, on appelait alleu, franc alleu ou bien allodial un héritage, terre, bois, eau ou bâtiment, libre par sa nature de toute charge et redevance, indépendant de tout prince ou seigneur et qui, suivant l'expression des juristes du XVIIe siècle, ne relevait que de Dieu seul.
L'origine des possessions allodiales remonte à la chute de l'Empire Romain et l'arrivée des Francs (Ves.). Les territoires conquis par ceux-ci furent distribué à l'armée dont seuls les Francs libres faisaient partie. La portion de terre qui leur fut donnée en toute propriété s'appela terra salica et fut ainsi que ses possesseurs, libre et exempte de tout impôt.
Un grand nombre de ces terres furent au fil du temps adsorbées dans des domaines féodaux et perdirent leur statut particulier.
Il faudra la création d'une cour extraordinaire et propre pour différencier et pérenniser l'existence de ces possessions qui dépendront exclusivement d'une cour allodiale à la différence des biens censaux classiques administrés par des juges ordinaires ou échevins (Cour censale ou féodale).
La Principauté de Liège comptait un nombre important de ces biens allodiaux. Une liste de ceux-ci fut établie à la fin du XIVes. pour éviter la confusion entre les différentes juridictions du pays. Leur statuts en temps que domaine entièrement libre fut confirmé et figé.
La nature particulière de ces terres voulait que contrairement aux terres féodales et censales, tous les enfants, sans prérogative de primogéniture, succédaient et avaient part égale aux biens allodiaux lorsque le possesseurs n'en avait pas disposé autrement.
Cette situation entraînait le morcellement des domaines familiaux ce qui fut contourné, notamment à Saive du temps des Colloise et Monsen, en allant faire relief dans un premier temps, à la Cour féodale et non à la Cour allodiale dont ils dépendaient pourtant.