Né à Remicourt le 2 août 1850, monsieur Warnotte enseigne d'abord à Beyne-Heusay en qualité de sous-maître. Nommé instituteur à Saive le 21 mars 1872, il y fera une longue et féconde carrière de près de 30 ans. En plus de son enseignement à l'école primaire, il enseignait à l'école d'adultes. Ce pédagogue dévoué était également secrétaire de la Société d'épargne "Le Travailleur de Saive" créée par le bourgmestre Remy Dernier.
Il va participer à la nouvelle organisation de l’école communale découlant de la création de l'école des filles en 1877. L'école est alors scindée en deux sections, filles et garçons, placées chacune sous la direction d’un enseignant. Les degrés moyen et supérieur garçons sont dirigés par Monsieur Warnotte. Ceux des filles par une nouvelle institutrice : Mademoiselle Magis. Le degré inférieur est mixte et confié à un troisième enseignant.
Durant sa longue carrière, Monsieur Warnotte, va devoir faire face aussi à la guerre scolaire lancée en 1879. Le gouvernement libéral veut laïciser l'enseignement et le placer sous la seule autorité de l’État. Voyant les écoles soustraites à leur influence, le clergé et le parti catholique se mobilisent... et tout le pays sombre dans la guerre scolaire. Saive sera quelque peu épargnée et conservera son unique école communale officielle dont le succès ne se démentira pas.
En septembre 1900, une rumeur circule dans la commune : monsieur Warnotte va quitter l'enseignement ! C'est hélas vrai. Le 30 septembre 1900, Il fait valoir ses droits à la retraite. Le 21 octobre suivant, une manifestation de sympathie est organisée en son honneur. « Le corps enseignant perd un membre dévoué et un courageux défenseur de l’enseignement laïc. La jeunesse de Saive le regrettera aussi, car il fut pour elle un véritable père. Il tenait à l'honneur d'inculquer à ses élèves les plus belles vertus en même temps qu’il leur inspirait le goût du travail. Sa franchise de caractère, sa loyauté à toute épreuve, son dévouement à la classe populaire lui ont valu toutes les sympathies. Jamais instituteur n'a réuni tant de qualités » écrivait le journal "Combat" (n°7 du 17/11/1900).
Monsieur Warnotte se retira à Saive, au hameau du Cohy, où il s'éteignit le 22 juin 1921.