étymologie

Plan parcellaire de Saive-Parfondvaux - 1809

L'étymologie du Parfondevå provient de l'adj. wallon parfonde « profonde », au féminin puisqu'il est épithète de « val », qui était féminin en ancien français et en wallon (comme dans al vå Diè « à la val Dieu »), c'est donc (la) profonde val.
L'attestation la plus ancienne remonte au XIe siècle, dans un document en latin : in Profunda ualle, ce qui est exactement la même chose (adj. au féminin + val). Et c'est un toponyme descriptif en rapport avec la topographie du lieu.

Source :
Martine Willems, Docteur en philosophie et lettres, philologie romane - Communication en 2023

LES CAMPAGNES

Le domaine de Parfondvaux en 1954

La Campagne du Pihot, dite aussi « Les Champs de Pihot », couvrait l’espace compris entre les actuelles route de Parfondvaux, rue de la Hayette, rue de la Balle et rue du Champ de Pihot.
Au centre de ces terres, la ferme du Pihot dresse toujours sa masse imposante (même si elle est aujourd'hui masquée par la végétation et les cités alentour). Avec ses vastes bâtiments construits autour de la cour intérieure, ses hautes portes cochères et ses nombreuses granges, elle est un vestige remarquable des exploitations agricoles d'autrefois.

La Campagne de Parfondvaux « en lieu condist desseur Pixhot » (1589) était située entre la route du Champ de Pihot et la commune de Bellaire.

La seigneurie de Parfondvaux

La rue de Soutré montant vers la Haie delle Praye

La ferme Lacroix au bas de la rue de la Balle (v.1970)

La voie du Trixhay rejoignant la route de Parfondvaux

Le château Henri, route de Parfondvaux

Située à l’extrémité sud de l’actuelle Commune de Blegny, l’ancienne seigneurie de Parfondvaux, relevant de l'avouerie de Fléron, fut pendant des siècles, propriété des chanoines de la Petite Table de la Cathédrale de Liège.

Parfondvaux fut érigée en Commune sous la période française (1795-1814) puis rattachée à Saive en 1823.

Bordée des villages de Saive, Bellaire, Queue-de-Bois et Retinne, elle était traversée par de nombreux petits chemins dont la plupart ont disparu.
Sa superficie était de 93 bonniers (81 ha.). Peu habitée (80 habitants en 1806), elle possédait sa propre cour de justice (dont les Plaids ou assemblées se tenaient à l'intersection entre la rue de la Balle (ancienne Voye de Grimont flot) et la route de Parfondvaux).

Par contre, elle n'avait ni école, ni église (dépendant de la paroisse de Saive).
Son économie était basée principalement sur l’agriculture et la clouterie. Sous l’Ancien Régime (XVIIIe s.), quelques petites mines de charbon (bures) furent exploitées en périphérie (notamment près des voies des Sauvages Mêlées et de la Hayette).

Une imposante bâtisse à cour carrée bâtie au XVIIe siècle, la ferme du Pihot, en occupe toujours le centre. Autour de celle-ci, le domaine du Pihot (ou Pixhot, du wallon "Pixherotte" petite source à fleur de terre) s’étendait sur les vastes terres agricoles descendant de l’actuelle rue Champ du Pihot jusqu'à la route de Parfondvaux.
Par le passé, Une source émergeait à proximité de la ferme, alimentant une mare dont les eaux rejoignaient le ruisseau Sainte-Julienne dans la vallée.
La ferme du Pihot et la partie restante du domaine sont classés depuis mai 1986.

Le tram vicinal

Le vicinal - Motrice équipée d'une plateforme élévatrice à la halte Queue-du-Bois

A la fin du XIXe siècle, un petit tram vicinal montant de Liège vint traverser le domaine (avec un arrêt « Queue-du-Bois » au carrefour entre les rues Champ du Pihot et Sauvages Mêlées). Il formait ensuite une boucle au bas de la rue de la Balle en direction de la route de Parfondvaux et du centre de Saive.
L’assise (talus et pont) de ce tramway sera définitivement supprimée dans les années 1980 lors du lotissement du côté ouest de la route de Parfondvaux.

Les cités

La rue de Soutré et la cité-jardin

La cité blanche (Petite propriété terrienne) en construction au sud de la ferme du Pihot

A la fin de la guerre (1944-45), le haut de la colline servit provisoirement d’aérodrome militaire (aviation de reconnaissance).
Durant l'achèvement de la construction de la caserne à la Haute-Saive (1945-1951), des logements pour les militaires furent édifiés sur le haut de la rue des châteaux et le long de la rue Champ du Pihot.

Fin des années 1940, Une cité-jardin du « Foyer fléronnais » (qualifiée depuis de cité « rouge ») va venir occuper le versant descendant vers le ruisseau Sainte-Julienne, en bordure de la rue de Soutré. Elle sera agrandie jusqu'à la route de Parfondvaux (à l'emplacement de l'ancienne ferme Jacquet) dans les années 1960.

Début des années 1970, c'est tout autour de la vieille ferme du Pihot qu'un lotissement de la « Petite propriété terrienne » (qualifié de cité « blanche ») viendra occuper les anciennes terres de culture et vergers, modifiant radicalement l'aspect de son ancien domaine. La ferme, ainsi isolée, va en pâtir gravement.

Sources :
Georges Abraham, Promenade historique à Saive - Notes de Toponymie et d'Histoire, 2ème édition, Blegny-Mine, 1996
François Kleinermann de Lance, Le domaine et la ferme de Pihot à Saive - 2e édition - bulletin n°62, Société d'Histoire et d'Archéologie du Plateau de Herve - Verviers, 1993
Micheline Demars-Housset :
  Saive au XIXe s. sous le régime français, Editions de la Province de Liège, 2014
  La cense du Pixhot à Parfondvaux, Bulletin du Cercle Historique de Fléron, Déc.2017 - 57e année
Martine Willems, Docteur en philosophie et lettres, philologie romane - Communication en 2023